Passer la porte de l’atelier, être accueillie avec chaleur… La pièce est grande et bien éclairée, les différents papiers peints racontent les cloisons tombées pour créer l’espace. Cela foisonne de grands châssis peints entreposés contre les murs, de dessins punaisés en cours ou bien terminés; de cahiers et de papiers couverts de notes, de croquis posés sur une table, sur une chaise… On remarque aussi des livres et une étonnante collection de figurines de Comics, soigneusement alignées comme autant de trophées. On se sent bien et l’on réalise très vite qu’ici ça cherche, c’est curieux, ça affine, ça doute et ça peaufine.
La peinture va droit au but : fascinante et atypique. Sur la toile, des personnes -vêtues ou dénudées- représentées dans un espace souvent minimaliste qui ne regardent pas le spectateur. Le peintre s’est libéré du superflu pour concentrer l’attention sur l’humain, la chair, l’intériorité. Ce regard « à côté » ou résolument détourné par un mouvement du corps parle aussi bien de la réserve des modèles peu aguerris à la « pose », que de la délicatesse de l’artiste.
On pourrait s’imaginer une forme de voyeurisme mais c’est tout le contraire : tout est en pudeur et en finesse. Les couleurs souvent vives et les traits parfois appuyés illustrent la force et le jaillissement des sensations brutes.
Romain Larbre ne peint pas pour faire du « beau » ; il peint le sentiment ou plus précisément : il retranscrit les émotions liées aux moments privilégiés partagés avec ses modèles. Ces instants singuliers illustrent toute l’affection et l’intérêt qu’il porte à l’humanité..
Par Nathalie Couty, Initiatrice du projet PAUSE, Limoges.